2 avril 2013

Moins de 50 Jours pour traverser l’Atlantique à la rame!

Julien  Bahain,  le Jules Vernes des temps modernes !

Presque un mois et demi, jour pour jour, après son arrivée en Martinique, Julien Bahain nous livre ses impressions sur ses 49 jours, 2heures et 59 minutes passés en mer à ramer.
Après un parcours sans faute en aviron,  médaillé à tous les championnats du monde et Coupe du Monde, il passe avec son coéquipier Cédric Berrest à côté des Jeux de Londres de l'été dernier. Pour vite se remettre de cette déception, en cinq mois, il se lance un nouveau challenge, celui de traverser l'Atlantique à la rame ! Et il l'a fait ! Plus de 5380 kilomètres  avec Patrick Favre, grand habitué de ce genre de traversée. Cerise sur le gâteau,  ils réalisent le nouveau record de France !
Un public très attentif

« Toucher un jour le pôle nord. »

 A son arrivée, ce sont les jeunes du club de l'Aviron Toulousain qui accueillent Julien, curieux de savoir comment s'est déroulée sa traversée. Ils l'ont tous suivi via les réseaux sociaux et son site votrepoemealamer.com . Au début, la timidité quoi de plus normal, est bien là;  puis fusent des questions à  un Julien en chair et en os qui normalement se trouve sur les posters de leur chambre et qui là est disponible et heureux de partager ce moment sur le ponton.
Julien leur parle de sa traversée mais surtout des difficultés qu'il a pu rencontrer. Il a passé 49 jours en mer dans sa bulle, sa coque,  à  manger, dormir et ramer sur un petit bateau où, pour y circuler, il fallait ramper, sans jamais pouvoir trop marcher, ni même se lever.
Les nuits sont courtes pour que le bateau ne cesse d’avancer 24h sur 24, mètre après mètre, avec pour seul moteur, la force des jambes et des bras. Julien et Patrick se relayent pour ramer chacun 12 heures par jour.
En plus des conditions difficiles, des douleurs physiques inattendues surviennent; Patrick ne rame plus que d'un bras, et Julien a les fesses irritées. « Mais on ne pouvait pas s'arrêter, de peur de dériver, et prendre du retard serait devenu un problème vital ».
De plus, il faut que Julien se fasse aux repas lyophilisés, car au bout de deux semaines, il a déjà fait le tour des différents plats.  « Heureusement je m'étais apporté des snack-packs où j’avais mis ce que j'aimais, des bonbons Haribo, du chocolat ou des petits gâteaux pour changer ». Il a au final perdu 10 kilos; comme dirait les jeunes « c'est chaud !».
Les derniers jours pour Julien sont les plus longs, et  là où il ressent le plus la solitude et l'éloignement. « On sait quand on part, mais l'on ne sait pas quand on arrive et surtout où ! », « Tout seul je n'aurais pas pu, je me dépasse, mais pour les autres ».
Le retour à la réalité, un pied à terre sur le plancher des vaches, est aussi surprenant: « En mer, j'étais en dehors du temps; à mon arrivée j'apprenais que nous étions en guerre au Mali, que le Pape allait changer, que le mariage pour les homosexuel allait être voté et qu'Armstrong avouait  s’être dopé ».
 « Mais alors, repartiras tu ? » Avec sourire, il nous répond: «  Peut-être un jour toucher le pôle Nord ! Avis aux amateurs il me faut un nouveau partenaire! »
En attendant, Julien n'est pas prêt de reprendre les rames, mais vous pouvez le trouver au club avec son coéquipier Cédric Berrest. Ils entraînent les jeunes en espérant leur transmettre le goût des courses, du haut niveau.  Julien continue à les faire rêver avec ses histoires de poissons volants, de baleines et de ciel étoilé.

Rachel JUNG

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